Le Club Photo Dimension organise à l’occasion un événement collectif de créativité. L’un de ces événements, l’œuvre de Kadavreski 2.0, s’est tenu au cours de l’été 2015 et a donné lieu à la publication d’un livre photo. Voici l’approche : le premier photographe qui participe à la démarche prend une photo et l’envoie au deuxième participant; ce dernier s’en inspire librement pour prendre une deuxième photo qu’il envoie ensuite au troisième participant… et ainsi de suite jusqu’à ce que tous les participants se soient inspirés de la photo reçue pour créer la leur. Une seule contrainte pour cette édition : les photos devaient être produites en noir et blanc.
Nous avons tous les deux participé à cette œuvre commune. Puisque le livre est maintenant publié, nous prenons cette opportunité pour partager ici nos photos respectives, et une note explicative de notre démarche individuelle.
Liberté
La photo que Michèle avait reçu s’intitulait « La prison emprisonnée ». C’était une magnifique œuvre architecturale où une prison se trouvait encadrée dans la lumière d’un « C » grandiose. Par son titre et sa composition, cette photo lui a procuré une impression singulière où l’ordre encadre la liberté. Il lui est alors venu à l’esprit l’opposé; pourquoi ne pas chercher à illustrer une situation où la liberté détermine l’ordre. Comme nous étions sur la côte Ouest lors de cette prise de vue, Michèle a essayé d’exploiter la mer, et plus particulièrement les surfeurs qui s’y agglutinent en grand nombre… mais la magie n’opérait pas. Et puis, pour un court moment, ils sont apparus : libres et désordonnés, mais se déplaçant quand même à l’unisson, dans un même élan, vers un même but; dans un ordre diffus, qui semble déterminé par leur liberté.
Prendre un enfant par la main
La photo que Claudel avait reçu s’intitulait « Différent, mais humain ». C’était une photo qui mettait en scène un sans abri et qui de ce fait semblait porter une partie de la misère du monde. Le sujet de cette photo l’a naturellement mené à réfléchir à l’entraide. La rencontre directe avec les plus démunis est une des expériences qui fait surgir le plus de sentiments extrêmes ; souvent même contradictoires. C’est pourquoi les témoignages d’entraide envers celles et ceux qui ont malgré eux élu domicile dans la rue sont bouleversants. L’entraide est souvent représentée par des mains qui se tendent ou qui se joignent. La photo de Claudel se veut une illustration d’une des formes les plus intuitives de l’entraide. Car l’entraide s’enseigne dès le plus jeune âge; la famille en est le berceau. La mère qui apprend à son enfant à avancer dans les conditions difficiles lui montre combien l’entraide est essentielle. Elle lui apprend à recevoir… et par le fait même à donner!
Michèle et Claudel, 11 décembre 2015, Vaudreuil-Dorion (Qc)
Our photographic club occasionally organizes a collective creative event. One of these events, the Kadavreski 2.0 project, was held in the summer of 2015 and gave lieu to the publication of a photo book. Here is the approach: the first participant photographer takes a picture and sends it to the second participant. The latter uses this first picture as a free inspiration tool to capture a second image, which is then sent to the third participant… and so on until all participants have created their own images. Only one constraint for this edition: photos should be black and white.
We both participated in this creative exercise. Since the book is now published, we take the opportunity of our Advent Calendar challenge to share our respective photos, along with an explanatory note of our individual approach to this task.
Freedom
The photo that Michele received was entitled « The prison imprisoned ». It was a beautiful piece of architecture where a prison was framed in the light of a grandiose “C ». By it’s title and composition, this picture has given her a singular impression where order oversees freedom. She then came to mind the opposite: why not seek to illustrate a situation where freedom determines the order. As we were on the West Coast during this shooting, Michele tried to exploit the sea, and especially the surfers who congregate there in large numbers… but the magic did not seem to operate. And suddenly, for a short while, they appeared: free and disordered, but still moving in unison, in the same spirit, towards the same goal; in a diffuse order, which appears to be determined by their freedom.
Take a child by the hand
The photo that Claudel received was entitled « Different, but human ». It was a picture featuring a homeless and therefore a photo that seemed to carry part of the world’s misery. The main subject of the photo naturally led Claudel to think about mutual assistance. The direct encounter with the poor is an experience that brings out the most extreme feelings; often contradictory. This is why statements of support to those who have unwillingly taken up residence in the street can be life-changing. Showing open hands is often used to represent mutual assistance. Claudel’s photo aimed at illustrating one of the most intuitive forms of mutual aid. Mutual aid is best taught at an early age; the family being the cradle. The mother who teaches her daughter to move forward in the difficult conditions shows her how much assistance is essential. She teaches her to receive… and thereby to give!
Michele & Claudel, 11 December 2015, Vaudreuil-Dorion (Qc)